Friday, January 30

A Poem by Max Jacob

Here’s another poem which I keep returning to. Last night at a bar/café called L’Artichaut, I read almost the entirety of his collection Derniers poèmes en vers et en prose. Before him, I had never read anyone who played with French rhythm and rhyme in this way, a little bit like Gerard Manley Hopkins.


Présence de Dieu

Une nuit je parcourais le ciel amour
une nuit de douce mère
où les étoiles étaient les feux du retour
et diaprées comme l’arc-en-ciel
une nuit que les étoiles disaient : « Je reviens ! »
Leur pitié saignait de mon sans repos
Car le malheur a percé mes pieds et mes mains
O résignation, c’est toi qui chantes le laus
Une nuit que les étoiles couvaient mon vol
j’aperçus un astre qui m’approchait
et il me versait un opium qui rend fol
et l’astre me séduisait avec son œil épais.
Tes caresses désenchevêtrent mes membres.
L’amour n’attend pas, il n’attend pas.
Il est astre et je suis plante : nous sommes ensemble
Tu me feras pousser comme un panorama.
Et quand je fus près de l’astre-événement,
je vis que c’était le Beau Dieu, le Concepteur
du monde, le Seigneur, le Génie-Gentleman.
Alors il m’absorba comme une liqueur :
c’est un secret et il n’y a pas de mots pour dire
que mon sang en Lui Dieu se retire
comme en un seul cœur.

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